A 15 minutes de Calais, Xavier Hennicaux exerce sa créativité dans une ancienne fermette.
Son atelier, appelé « La grange et la Grotte », reflète une volonté d’espace, une expression débordante, un souhait de rencontre entre artistes.
L’espace de l’atelier est divisé en trois entités :
- la Grange avec la partie atelier de l’artiste lui-même
- la Grange avec la presse
- la Grotte, espace d’exposition
Pour accéder à l’atelier–même de l’artiste, un escalier aménagé en 2020 est à emprunté. Une fois arrivé sur le palier, l’on suit l’artiste qui pousse la porte de son refuge. 60 m2 aménagés s’offrent ainsi à la vue du visiteur. Isolé au chanvre, l’espace sous pente permet à l’artiste de créer (même si ce n’est pas son unique espace de création) et de conserver son travail (et il y a besoin d’espace !).
Plusieurs zones, notamment séparées par les poutres et sous-pentes, se dégagent. Attention à la tête pour les plus 1m70 d’ailleurs !
Ca et là, l’atelier de 60 m2 regorge des travaux en cours et/ou passés de l’artiste. Autour de la peinture, du dessin, de la gravure, l’univers de Xavier se dessine.
L’artiste découvre la gravure à l’école d’art enseigné par Jacques Declercq fin des années 70, et avec Hélène Bessière dont le papa, René bessière était peintre graveur. Son parcours débute dans la publicité puis le graphisme et l’imprimerie avec une spécialisation dans la sérigraphie, puis dans la gravure taille douce. Xavier aime apprendre dans les ateliers d’artistes : il a ainsi appris l’aréographe chez un artiste jean Allemand à La Défense à Paris, a découvert la fonte de bronze chez Jean Roulland à Vieille-Eglise à travers le travail du métal, la sérigraphie avec Michel Sohier, créateur de la galerie de l’ancienne poste de calais. Il a en outre approché la sculpture avec Charles Gadenne, sculpteur, dans le jardin du musée de Gravelines. Aux côtés d’Ernest Pignon, il a pratiqué la sérigraphie ; a imprimé en gravure pour des artistes comme Claude Vallois, et bien d’autres.
Dans sa pratique personnelle, Xavier travaille par série. Par exemple, il a réalisé tout un ensemble de portraits de personnes qu’il croisait / rencontrait dans les lieux qu’il fréquentait. Croqués et/ou mis en peinture, des portraits peuvent traduire la rencontre que l’artiste apprécie particulièrement.
L’artiste confie qu’il s’était dit dans les années 80, qu’il commencerait à s’intéresser à l’informatique le jour où le dessin sur ordinateur serait possible avec un stylet et au format du page: bingo, l’IPAD est sorti !
Xavier travaille le mélange entre l’estampe numérique et le dessin classique. Dans des travaux récents ou plus anciens, cela se retrouve.
Xavier apprécie les temps de partage, d’échanges que ce soit entre artistes issus des arts plastiques mais aussi des arts en général. C’est ainsi qu’il met au service sa gestuelle de dessinateur pour croquer des répétitions de danse avec le chorégraphe Hervé Koubi ou encore le metteur en scène Bartabas avec ses chevaux, ou dans des concerts, pendant le festival des Violons du monde.
Imaginez le nombre de croquis que l’artiste a pu réaliser – tant au crayon bic qu’à l’encre de Chine et bien d’autres… A votre avis, combien de carnets ?
Au rez-de-chaussée de l’atelier, se trouve l’espace de la grange. L’histoire raconte que celle-ci accueillait autrefois le logement des habitants de la ferme. Les pavés et briques au sol connaissent cette histoire. Ils accueillent depuis plusieurs années une presse, témoin de la pratique et de la passion de la gravure de l’artiste. Après moult péripéties, Xavier a accueilli cette presse idéale à laquelle il avait un certain attachement puisqu’il avait participé à sa création. La presse transitera par l’ancienne Ecole d’art de Calais avant d’arriver chez lui. La presse fonctionne encore de temps en temps. Son rouleau de 85 cm permet de passer le métal, de travailler la taille douce, le bois.
Au-delà de l’imposante presse, la Grange donne l’occasion de présenter le travail d’artistes que Xavier accueille. La « Grotte » vient compléter cette grange.
Ancienne laiterie, (on l’y ressent bien le frais !), cet espace, un peu caché, offre une opportunité d’exposer son travail dans un bâti qui a vécu et que Xavier a à cœur de conserver et de faire vivre.