Implantée dans l’arrière–pays boulonnais, au bout de la vallée du Wimereux, la chapelle de Belle-et-Houllefort accueille depuis plus de 35 ans l’atelier de Pierre Bourquin. Egalement connue sous le nom d’église Saint-Michel, elle dispose de certains éléments classés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
En passant le portail d’entrée, la porte de l’atelier est grande ouverte (par temps clément !). Deux lions sculptés dans une pierre du XIIIe accueillent les visiteurs. Semble-t-il qu’ils n’aient pas ici leur place originelle ; Ils ont néanmoins toujours un œil sur les trésors artistiques de Pierre Bourquin.
La chapelle représente un véritable espace d’expérimentation, un atout pour l’artiste qui y évolue et accueille des visiteurs locaux ou d’un peu plus loin…
A l’extérieur, Pierre Bourquin met en œuvre à l’échelle ses idées, les expérimente et les expose : un véritable banc d’essai pour ses sculptures fonctionnant souvent à l’aide du vent.
Sculpture des poissons plat comme la sole avec ses yeux migrateurs (l'oeil des poissons plats qui passe sur le dessus, la face zénithale, et rend l'autre côté borgne)
Mat d’essai
Pour aller plus loin sur un projet extérieur : les gratteuses à balais: https://www.youtube.com/watch?v=8A824FVNYQE
A l’intérieur, les yeux sont attirés vers ce qui se passe en hauteur, au sol et au niveau des parties latérales. L’atelier rassemble des travaux en cours, des sculptures en maintenance, des outils, des matières, matériaux mais également les archives, maquettes de travail de l’artiste. La hauteur sous-plafond de la chapelle offre une possibilité de présentation et/ou de stockage importante. Modéliser oui mais l’artiste le dit lui-même, il souhaite très vite passer au format grandeur nature. Inspirées du territoire, du mouvement, de la physique, du temps qui passe, les œuvres de Pierre Bourquin foisonnent.
Ici : une sculpture basée sur le détournement de vélos proposant, pour le plaisir des petits (et des grands), le fonctionnement d’une machine à bulle. Fort de nombreuses heures d’expérimentations, la sécurité dans les installations de l’artiste – quelles qu’elles soient- est majeure. Tout en prenant compte de la force de la nature, Pierre Bourquin crée et assemble ses sculptures de manière à les faire vivre le plus longtemps possible.
Là : une maquette des fontaines avec une modélisation via des boîtes de conserves et des tuyaux de cuivre ; un programme autour du circuit fermé de l’eau se cache dans cette production.
Ou encore ici : une sculpture basée sur les boîtes à Meuh
Deux possibilités pour produire le son : La roue en arrière-plan : elle fonctionne « librement » grâce à une action humaine. Le son sortant peut-être très rapide et pas forcément maîtrisé. Le système de balancier grâce à un ancien dérailleur permet une production plus cadencée.
Et par là : une gratteuse en maintenance ! le temps qui passe et son empreinte physique marquent l’idée de cette famille des gratteuses initiées par l’artiste. Il n’en existe pas qu’une seule en effet !
En sortant de la chapelle, avant de repasser le portail, guettez la cloche qui, selon l’histoire locale, aurait été enterrée par le forgeron du village pendant la Seconde guerre mondiale ; elle est maintenant stockée au village. Une fois le portail passé, nul ne peut outrepasser la question : qu’est-ce qui est œuvre ? qu’est ce qui ne l’est pas ?