Qui pourrait imaginer que derrière la devanture d’un ancien commerce de tabac-presse se tienne un atelier d’artiste regorgeant de milles et unes trouvailles ?

Devanture

Vue depuis entrée de l’atelier

Dans le Bassin Minier, et plus précisément, à Avion, le commerce initial de tabac-presse a été créé après la Première Guerre mondiale dans un contexte d’implantation de la Cité des Cheminots. Dans les années 70, les parents de l’épouse de l’artiste Jacchus reprennent l’activité jadis gérée par un cheminot.  Entre 1990 et 2013, l’épouse de Jacchus poursuit la tenue du commerce mais sans l’activité liée à la vente de tabac.

Jacchus gribouillait, barbouillait dit -il en étant plus jeune. Son exploration artistique lui a permis de découvrir le dessin, la peinture, la sculpture… et la musique !

Quand on entre dans l’espace de cet ancien commerce, les yeux ne savent où donner de la tête.

Ici, du matériel de bricolage, là des pots de peinture, ou encore des étagères où regorgent multiples possibilités de matière, matériaux de récupération.

Matériel, matériaux de l'artiste

Au fond de l’atelier, un espace dédié à la musique est présent ; l’artiste a testé la peinture avant de découvrir le blues et le rock – des univers qui viendront rythmer ses toiles. Le visiteur peut encore observer les anciennes étagères du commerce. Ne cherchez pas le comptoir : il n’existe plus. Mais Jacchus pourra vous montrer son emplacement.

Un temps intéressé pour entrer aux Beaux-Arts, l’artiste est autodidacte. Inspecteur de police de formation, l’artiste est autant intéressé par l’art figuratif que l’art abstrait ou encore l’art brut, que par Pierre Soulages ou Jackson Pollock, Jacchus pratique essentiellement la peinture mais pas que ! Et cela se voit dans son atelier : des créations à base de collages ou encore des sculptures ponctuent ça et là le regard. Constituées d’assemblages d’objets et de poupées, ces dernières ponctuent l’espace de l’atelier.

Photo sculpture entrée

L’artiste commencé à peindre dans l’ex réserve à tabac de 2m sur 2m du commerce pour réaliser ses créations. Quand il prenait la permanence au comptoir, il réalisait des aller-retour –et ça, sans être perturbé dans sa création artistique. 

Photo de l’ex réserve

Lorsque le commerce a fermé, Jacchus a investi l’espace et y a installé de manière pleine et entière son atelier.

Sensible à différents arts (chinois, islamique, pré islamique par exemples), il lui arrive de peindre avec de la peinture glycérophtalique ; il s’agit là d’un un mélange de pigments, de résine et de solvant organique. Cette typologie de peinture apporte variations de couleurs et donne un rendu spécifique aux œuvres créées.

Photos des Peintures de Jacchus  avec légendes adaptées.

Photo voiture jaune des années 50 / modèle Simca

Les peinture sur le thème de la mine ont rythmé un temps les créations de Jacchus

L’artiste dit vouloir peindre dans une perspective de provoquer une émotion ; l’indifférence lui est délicate. Il précise en outre qu’il ne lui ai pas possible de créer une seule œuvre à la fois ; il fait ainsi progresser son travail par paliers.

Même si la musique constitue une de ses passions, Jacchus peint en silence. Ces œuvres, accrochées dans son atelier ou son espace de vie privée, montrent une pluralité de sujets traités. Son geste artistique peut se nourrir de révolte(s) mais pas que !

Un conseil, en franchissant la porte de l’atelier, n’oubliez pas de lever les yeux vers le plafond – vous reconnaîtrez sans doute une personnalité publique !