Avoir le don de se fondre dans l’environnement, étudier le comportement animal, être passionné et patient. Voilà quelques mots qui peuvent faire écho à cet art spécifique qu’est celui de la photographie animalière.
C’est cet art que pratique Yan'imals-nature. Depuis 2014, l’artiste s’est spécialisé dans cette démarche. Une rencontre fortuite avec un chevreuil a révélé l’envie de prendre des photographies sur le vif, en instantané de la faune sauvage.
Yannick arpente un territoire local - le Sud-Artois ; nul besoin d’aller très loin pour explorer la faune et s’en émerveiller. Il part à pied de chez lui. Cependant, il a déjà exploré des contrées plus lointaines comme le parc des Abruzzes en Italie ; la chasse y a été abolie et donne alors la possibilité d’observer de manière assez proche des cervidés, peu craintifs, en liberté.
La photographie de l’animal n’est qu’une phase émergée de l’iceberg. En effet, un -long- temps de repérage (90% du temps de travail), une activité d’identification des traces laissées par les animaux (empreintes et autres indices de passage, crottes …), de recherche, de réalisation d’affûts sont nécessaires. C’est ainsi que peut se comprendre l’importance d’apprendre à repérer les habitudes, l’habitat de l’animal pour effectuer des reportages photos en voyant évoluer le sujet et ce, sans le déranger. Tel est le souhait annoncé par Yannick. Ce dernier le dit lui-même, il y a tout un apprentissage grâce à la lecture mais également par l’erreur.
Deux techniques existent dans la photo animalière – elles sont complémentaires :
- la billebaude qui consiste à se promener, marcher et prendre une photo au gré des rencontres. Le facteur chance compte alors beaucoup. Le principe de la billebaude repose sur une méthode active. Elle permet d’allier repérage et photo.
- l’affût qui repose sur une méthode dite passive ; il convient alors de se construire abri sommaire, se cacher à poste fixe (dans un buisson, un arbre par exemples) et attendre le passage de l’animal.Cette technique reste la plus déterminante pour réussir les plus belles proximités.
Etre au plus proche de l’animal – sans être vu- et faire en sorte que l’animal s’approche de l’objectif. Voilà un des enjeux. Il faut en outre faire coïncider de bonnes lumières (merci le suivi de la météo !), un animal bien positionné mais également un photographe bien installé (en fonction du vent, du soleil). Par ailleurs, le fait de suivre son instinct joue aussi dans les décisions prises. La pose de pièges caméra permettant d’enregistrer les passages des animaux peut aider dans ses prises de décisions ; cela révèle d’ailleurs parfois le passage d’animaux inattendus.
Etre photographe animalier implique de prendre considération de l’environnement et nécessite ainsi de cohabiter et se signaler auprès des chasseurs évoluant sur le même terrain.
Tenues de camouflage
Ne pas être vu certes mais ne pas être senti également : dégager un minimum d’odeur facilite la prise de vue ou en tous les cas, éviter que l’odeur ne soit portée par le vent ; les animaux, ayant un odorat très développé, peuvent prendre peur et alors fuir la zone.
Un équipement de camouflage mais également un équipement photographique adapté est requis dans 2 types d’objectifs existent dans la photo :
- le zoom : l’objectif sert à agrandir ou rétrécir
- la focale fixe : l’objectif dont la focale ne peut être modifiée ; il permet alors d’obtenir une netteté de l’image voire des flous d’arrière-plan maîtrisés et offre des performances optiques supérieures
Appareil photo et objectif
Yannick souhaite dans ses photos mêler l’environnement et l’animal lui-même. D’où la composition de ses photos qui laissent entrevoir ou deviner parfois l’esquisse d’une feuille ou d’un chemin de terre.
S’il fallait retenir « la rencontre émotion de l’artiste », elle consisterait à rappeler la rencontre avec une chevrette à oreille fendue vue en fin d’année et revue au printemps suivant. Le lien à l’animal, la nature prend alors tout son sens. Cette démarche de sensibilité et sensibilisation autour de la nature fait partie des valeurs chères au photographe.
Une fois la recherche réalisée et la prise de vue effectuée, vient le temps du post traitement puis de l’impression sur support (en l’occurrence, un alu dibond sur lequel la photographie est contre-collée).
Le post traitement consiste à travailler les données recueillies lors de la prise de vue et sublimer la photo. Ainsi, lors de ce processus, le format RAW est travaillé grâce un logiciel photo spécifique choisi par Yannick (Lightroom) pour optimiser certains paramètres comme le contraste, la balance des blancs … Une fois ce travail achevé, l’image est prête pour l’impression.
Depuis 2022, Yan'imals-nature propose des stages photos pour découvrir et mettre en œuvres les bonnes pratiques de la photographie animalière.
Le respect des animaux et la protection de la nature font écho à la démarche de l’artiste. C’est tout naturellement qu’il porte secours aux animaux qu’il rencontre. Ainsi, par deux fois déjà, une buse, espèce protégée, blessée a été déposée au centre de soins de Saint-Quentin (parc d’Isle).
Ouvrez les yeux, non loin de chez vous, une faune diversifiée est présente !