Parmi les multiples façons de travailler la lumière, la feuille d’or occupe une place à part. Elle n’éclaire pas comme un soleil ; elle ne jaillit pas comme un spot. Elle vient plutôt irradier, traverser. Elle suspend.
La feuille d’or, fine, fragile, d’apparence précieuse, n’est pas qu’un élément décoratif. Elle appartient à une histoire visuelle profonde, nourrie d’icônes, de manuscrits enluminés. Mais elle vit encore aujourd’hui, dans les mains d’artistes contemporains qui la réinventent et l’intègrent dans des œuvres sensibles.

Crédit photo : Dominique Aubert
Dans les créations où elle apparaît, la feuille d’or ne se contente pas de briller. Elle dialogue avec la matière environnante — qu’il s’agisse d’un fond noir profond, d’une silhouette en clair-obscur ou d’une texture brute. Cette lumière dans les tableaux de Dominique Aubert sert à révéler à guider le regard. L'ombre donne du volume, profondeur et aussi mystère. Cette ombre viendrait ainsi révéler la présence de la feuille d’or. L’artiste utilise de la matière et des feuilles d'or qui captent la lumière réelle et l’environnement. Elle essaie de la rendre vivante et changeante. Par exemple, Dominique utilise souvent des halos avec des fonds contrastés pour donner un côté mystique voire sacré.


Crédit photo : Dominique Aubert
Plus la lumière est mystérieuse, plus l’or semble flotter. Elle capte la lumière ambiante, change selon le point de vue, vibre sous l’œil. Elle devient alors lumière mouvante, éclat intérieur, souvenir du sacré ou trace d’un ailleurs.


Crédit photo : Dominique Aubert
Au cœur du cycle Ombre et Lumière, la feuille d’or agit comme un seuil entre visible et invisible, entre surface et profondeur. Elle est l’inverse d’un néon ou d’un flash : elle ne projette pas, elle révèle.
Son éclat est discret, intérieur, lent. Il oblige à ralentir le regard, à apprivoiser l’ombre pour percevoir l’éclat. Dominique souligne son souhait de faire deviner l’ombre par le mystère et faire en sorte que la lumière attire – a contrario, l’ombre questionne. Cette optique pour elle s’entend pour révéler, appuyer, rechercher une émotion chez la personne qui observe ses œuvres.
Lorsqu’elle créé un tableau, Dominique Aubert aime laisser du temps au temps afin de peaufiner, ressentir les émotions procurées par le rendu. Là aussi, il peut être question de passer de l’ombre à la lumière. Prochain défi pour l’artiste : une spécialisation plus ancrée autour des animaux !
Article co-écrit avec l’artiste afin qu’elle présente sa démarche
Lien vers la fiche artiste de Dominique Aubert: https://artistes62.fr/profile/266