Artiste

Vidéo extraite de l'émission "Les Gens des Hauts ": https://youtu.be/KYHAxxNpABA

Nicolas, alias Vyrüs, comment est née ta passion pour le graffiti?

Enfant, j’ai grandi dans un de ces blocs du quartier du Beau-Marais, j’étais un enfant assez réservé qui aimait beaucoup dessiner.

J’ai commencé par des petites bêtises de môme en dessinant sur les murs de la cage d’escalier de mon immeuble mais aussi dans d’autres bâtiments voisins.

J’ai attendu mes quatorze ans pour réaliser mon premier graff sur béton intitulé «Noé», mon premier pseudo dessiné à la bombe pour vélo, toujours visible zone Marcel Doret.

Quand ton dessin n’est pas recouvert ou nettoyé, c’est bon signe.

En 2000, j’ai adopté  mon pseudo, Vyrüs.

Mon idée était de trouver un nom accrocheur pour laisser mon empreinte.

 Je suis autodidacte et j’ai dû suivre simplement deux/trois séances aux Beaux-Arts.

Ce qui me plaît c’est l’odeur de la peinture en bombe, la texture du béton et le fait que mon œuvre puisse être visible par le plus grand nombre.

Y'a-t-il un artiste qui t’a particulièrement inspiré?

Quand j’ai commencé le graff, il y avait peu d’ouvrages sur cet art et nous en étions encore aux balbutiements d’internet. J’ai eu la chance de rencontrer Jank un artiste calaisien au centre de  loisirs, c’est mon mentor mais avant tout un ami.

Beaucoup d'artistes m’ont  inspiré il y a tout d’abord eu des artistes locaux comme, le CREW NSK avec JESER CERN EMPTY, JANK , LUDO POZE et bien d'autres de Calais, mais aussi des artistes de la région comme les D32 - LT27, BAC, 123K ...

Avec l’avènement d’internet , c'est l'explosion de couleurs dans le monde entier qui débarque et qui révolutionne le graffiti devenant un art pour les meilleurs dessinateurs , les fresques de plus en plus grandes.

L'art de rue ne cesse d’évoluer et de grandir jusqu'à investir  les musées.

J'ai suivi la bonne école, celle de la rue et je ne regrette rien, du tag vandal en passant par les lettrages chrome puis à ceux colorés et travaillés (wildstyle) sur murs autorisés jusqu'aux personnages réalistes d'aujourd'hui, je continue de m'amuser avec le GRAFFITI et aujourd'hui je puise mon inspiration dans la photographie.

Quelle est l’œuvre dont tu es le plus fier?

En 2016, un de mes graffitis réalisé en Belgique a été sélectionné par une page Facebook américaine : il a été vu plus de 60 millions de fois dans le monde entier, c’est un énorme coup de publicité !

Le graff a été réalisé au Meeting of Styles d’Anvers en Belgique, l’un des plus gros événements de la planète graffiti. C’est une ode à la nature : le côté glacé d’une partie du visage tranche avec les couleurs automnales du buste. Le lierre des cheveux fait le reste. Le rendu est magnifique.

Ce qui est incroyable c’est que ce  dessin a bien failli ne jamais exister !  j’ai hérité d’un mur avec plein de lierre qui tombait dessus. Je me suis vraiment demandé ce que j’allais en faire. D’autant, qu’à côté, je voyais d’autres graffeurs avec de beaux pans de mur.  Mais alors que mes confrères choisissent de sortir les ciseaux pour tout couper, je décide de l’intégrer à mon graff et me suis transformé en jardinier.

Comment le territoire t’inspire t-il?   

Tout simplement car j'aime la ville de Calais et j'ai passé toutes mes vacances sur notre plage dans un chalet que louait ma mère. Aujourd'hui je voyage beaucoup mais je suis toujours très heureux de retrouver ma ville pour ses paysages et très bizarrement pour notre ciel qui est très souvent nuageux... j'aime beaucoup peindre ce genre de ciel.

Quels sont tes projets à courts et longs termes?

Mes projets, il y en a tellement...